Agriculture & Ruralité

Revitaliser une région rurale par l’implantation d’une ferme à grillons participative

Le mémoire de Céline Lopes porte sur le village portugais de Rio de Couros, inscrit dans un territoire marqué par l’exode rural, le vieillissement de la population et le manque de perspectives économiques. Riche de l’apport théorique de quatre architectes et urbanistes, l’auteure a souhaité réinterpréter ce patrimoine territorial ordinaire et élaborer un projet local susceptible de catalyser une nouvelle dynamique de développement. Après avoir rencontré divers acteurs locaux, elle a proposé, maquette à l’appui, l’installation d’une ferme verticale axée sur la production de grillons à des fins alimentaires et ouverte aux visiteur·euse·s grâce – notamment – à un observatoire et un belvédère. Inspirée par l’économie circulaire, cette ferme serait frugale en termes de consommation d’eau, d’emprise au sol et d’utilisation de matières premières. En redonnant vie aux séchoirs à maïs ancestraux, elle serait également appelée à perpétuer une mémoire collective propre à la région.

> A téléchager : Mémoire Céline Lopes (PDF)

La forêt de Soignes est un écosystème périurbain d’environ 5000 hectares juste à l’extérieur de la capitale de l’Europe, et est reconnue comme site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2017. Chaque année, une sélection d’arbres faite avec soin est abattue et remplacée par de nouveaux sujets pour adapter la forêt au changement climatique, augmenter la biodiversité et produire du bois. Actuellement, la plus grande partie de ce bois est exporté vers l’Asie, produisant une empreinte environnementale négative (l'équivalent de 10 à 30 % du carbone que les arbres ont séquestré pendant de nombreuses décennies sont libérés en transportant le bois autour du globe) et quasi aucune valeur locale.  

Benjamin Moncarey et Stephan Kampelmann, les fondateurs de la coopérative Sonian Wood Coop, veulent faire de cet approvisionnement annuel de plus de 10.000 m3 de bois une ressource pour fédérer et dynamiser l'économie du bois dans et autour de Bruxelles, et utiliser cette valeur d’exemple pour freiner le commerce d’exportation mondiale qui domine la sylviculture belge.

La Sonian Wood Coop orchestre la coopération au sein de la communauté des travailleurs du bois. Elle travaille avec des propriétaires forestiers, des bucherons, des scieries, des transformateurs, des charpentiers, des menuisiers et d’autres partenaires pour reconstruire une chaine de valeur relocalisée, générant une plus-value socio-économique à chaque étape.

PachaGreens est une ferme urbaine, située en région gantoise, spécialisée dans la culture de micro-pousses. Ces micro-légumes, ou graines germées, ont depuis longtemps leur place dans le monde culinaire. Les chefs les convoitent pour leur grande valeur décorative et leur saveur. Leur potentiel est pourtant beaucoup plus large, ces micro-pousses étant faciles à utiliser et pouvant s’intégrer, sous forme de salades par exemple, dans l’alimentation quotidienne. C’est avec cette ambition d’en développer une production nutritive, efficace et durable que Tom De Windt a créé PachaGreens.

Qu'est-ce qui rend une micro-pousse si durable ? Tout d'abord, de nombreuses études ont montré qu'un micro-légume est 4 à 40 fois plus nutritif qu’une variété adulte. En outre, le cycle de croissance ne dure que 10 à 14 jours et ne nécessite que peu d'entretien, aucun intrant chimique, se contentant de lumière, d’une petite quantité d’eau et de chaleur.

En outre, les micro-pousses de PachaGreens sont cultivées à partir de graines biologiques et sur du substrat de fibre de chanvre, une plante très écologique dont les fibres sont faciles à composter. L’impact environnemental positif est favorisé par une production qui combine la culture en serre et la culture verticale en intérieur, dans un système automatisé et contrôlé afin que la surface de culture soit renouvelée fréquemment. Les micro-pousses sont vendues dans des emballages biodégradables, dans un réseau de plus en plus large de détaillants.

L'élevage porcin de Christophe Michotte est basé sur plusieurs concepts ingénieux. Outre le fait qu'il possède une certification bio, il mise sur le bien-être de l'animal, la viande de qualité et la valorisation du patrimoine génétique (croisement entre une race rustique et locale). Ce jeune éleveur a créé un maillage écologique composé de haies et d'arbres fruitiers, il collabore avec les agriculteurs locaux pour se fournir en aliments et pour vendre sa production, il accueille des groupes pour leur faire découvrir sa passion en effectuant des parcours pédagogiques.

Grâce à l'action de Christophe la redynamisation villageoise est en marche !

Les Terres d'Ici rassemblent une pépinière sans pesticide, un restaurant, un maraichage bio et un pôle pédagogique pour les petits et les grands. La synergie entre ces différents pôles permet de maximiser la résilience et les impacts environnementaux positifs. Tous les acteurs des Terres d'Ici ont une part à jouer, que ce soit le maraicher qui produit des légumes sur un sol vivant, le cuisinier qui utilise une grande partie de la production du site ou les animaux qui égayent les visiteurs et aident le maraicher par de l'éco pâturage.

Comme le dit si bien Alexandre Lefebvre, "Les Terres d'ici sont une belle reconnexion de l'homme à la nature et de façon plus générale au sens de la vie".